L'ECRITURE


L'auteur : Mathieu Beurton


La Solitude hivernale est la cinquième pièce de Mathieu Beurton. Elle vient, après Les Amers (2008) et Un Cri [Un Silence] (2009), enrichir une oeuvre exigeante et réflexive.

Cet ancien professeur de Lettres Modernes qui dit écrire des pièces "comico-poético-tragico-quotidiennes" scrute nos vies dans l'optique de ramener l'homme à ses interrogations. Tête chercheuse de l'absurde, Mathieu Beurton nous questionne, ouvre le sens, rend le spectateur acteur et nous interpelle sur notre humanité dans une écriture stylisée et concise qui dédramatise les situations par son humour.

"La solitude est le fond ultime de la condition humaine. L'homme est l'unique être qui se sente seul et qui cherche l'autre." écrtivait Octavio Paz. Mais qu'arrive-t-il à celui qui nie cette solitude ? Et que se passe-t-il si on pousse ce refus jusqu'à l'absurdité ? C'est ce dont il est question dans ce nouveau spectacle de Mathieu Beurton qui souligne avec humour cette gravité humaine.

A la fin, si tant est qu'il puisse y avoir une réponse, elle pourrait rejoindre la pensée de G. A. Becker : "La solitude est très belle... quand on a près de soi quelqu'un à qui le dire."


ENTRETIEN avec l'auteur

Qu'est-ce qui a motivé l'écriture de La Solitude hivernale ?

Il m'est souvent arrivé de garder au fond de moi mes réelles pensées. Cela m'arrive encore fréquemment. Je n'ose pas dire ce que je ressens et pourtant je rêve que l'autre m'entende, me décrypte et sache lire au milieu de mes silences. Naturellement, c'est une utopie mais cela ne m'empêche pas d'en vouloir à l'autre de ne pas me comprendre. J'ai voulu faire part de cette solitude à travers ce texte, c'est pourquoi notamment il y a des phrases qui sont écrites mais qui ne sont pas dites dans la réalité diégétique. Il reste alors au metteur en scène le questionnement de la mise en chair de ces non-dits.

Par ailleurs, je pense qu'une fois qu'on a accepté l'existence de notre solitude hivernale, on vit mieux. On est moins dans la rancoeur ou l'envahissement de l'autre.

Pourquoi avoir mis des interludes absurdes entre chaque scène plus ou moins réaliste ?

Ces interludes sont des expériences de solitude hivernale. Ils font écho aux scènes. Ce qui est absurde c'est que LUI et ELLE (les êtres de papier qui prennent la parole dans les interludes) cherchent leur solitude hivernale alors qu'ils sont en train de la vivre mais sans s'en rendre compte. C'est là encore une manière de souligner cette absurdité à vouloir nier la solitude humaine.

Pourquoi avoir appelé cette pièce La Solitude hivernale (La Place de l'autre) ?

Pour moi, la solitude ultime de l'homme est cet instant où la camarde vient nous tapoter sur l'épaule et nous fait signe de la suivre. Dans ce moment où tout bascule, on a beau être entouré, on est seul face à l'expérience. Or l'hiver est symboliquement la mort en littérature. On pourrait donc traduire par "la solitude de la mort", même si selon moi ce serait profondément réducteur parce qu'il est question aussi de plus petites solitudes comme quand je perds mes clés et que cela n'a d'incidence que sur ma vie et que les autres sont moins obsédés par le fait de les retrouver. C'est alors qu'il faut reconsidérer la place de l'autre : peut-on être à tel point en empathie avec l'autre qu'on le comprenne totalement ? Et a contrario peut-on en vouloir à l'autre de ne pas ressentir ce que l'on ressent ? Je pense qu'il faut travailler à vivre en connaissant la place de l'autre, en la considérant sans la nier.

DES QUESTIONS ?

Posez-les en envoyant un mail adressé à Mathieu Beurton à compagnieonyrie@yahoo.fr

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