L'Onyrie dans l'Antiquité grecque
Phidias (490 av. JC / 430 av. JC)
Phidias est le découvreur de l’Onyrie.
Un jour, il découvre que, lorsque
son corps est positionné d’une certaine manière, sa vue se trouble et devient :
« sombre et obscure, comme si le soleil avait décidé d’éviter mon chemin,
le moindre de mes pas. Mes yeux alors abîmés par je ne sais quelle pression se
mirent à pleurer sans que je ne les contrôle. Une angoisse sans fin m’envahit
au point de n’avoir plus de force, plus d’envie. C’est alors que je me relevais
et tout revint à sa place, les couleurs et les sensations qui menaient ma vie.
Pour vérifier l’étrange expérience, je décidai de reprendre à nouveau la
position qui m’avait projeté dans ce gouffre… Les mêmes sentiments et apathies
couvrirent mon esprit… Je désirai aussitôt me relever mais je n’y parvenais
pas. J’étais épuisé à l’idée même de m’efforcer à m’extraire. Dans un dernier
sursaut, mes bras me sauvèrent en se dégageant. Que m’était-il donc arrivé ? »
(Mémoires – II, 3 – Phidias – 488 av. J-C)
Après cette expérience, Phidias
comprend que dans cette position un point précis de son corps est oppressé qui
le mène à tout ternir autour de lui et en lui.
Puis à force de tentatives il
découvre, avec l’aide de sa femme et de son éromène
qui embrassent ses convictions, que ce point, lorsqu’il le manipule, lui permet
aussi de pénétrer des contrées inimaginables et sublimes.
(On dit d’ailleurs que peu après
cette découverte, Phidias participa à un concours de sculpture d'une statue
d'Athéna qui serait disposée à Athènes, à quatre mètres du sol. Tous les
artistes présentèrent leurs œuvres, et Phidias, déjà très célèbre, la découvrit
en dernière. Ce fut un tollé, les Athéniens trouvant difforme et laide la
statue proposée par Phidias. Il leur demanda alors de hisser cette statue sur
le réceptacle prévu à cet effet. Une fois disposée, les déformations de la
statue disparaissaient pour laisser l'illusion d'une Athéna aux formes parfaitement
respectées. Ce fut évidemment et unanimement cette statue qui fut choisie par
les Athéniens.)
Y a-t-il un lien entre la découverte
supposée de l’Onyrie et cette création qui parvient à
former ou déformer le regard ? La question reste ouverte.
Toujours est-il qu’un peu plus loin
dans ses Mémoires, Phidias donne le nom à ce point qu’il a découvert :
« A force de manipuler cette
ouverture de l’esprit dont la porte se trouvait à même mon corps, je retrouvais
ce que j’imaginais être l’univers d’Oneiros, je le
nommai donc « Onyrie » en hommage à ce Dieu
qui m’emmenait parfois dans des contrées inimaginables et inespérées. »
C’est le début de l’Onyrie…
Malheureusement, Phidias sera
contraint de brûler toutes ses recherches (il ne nous reste qu’une partie de
ses mémoires dont sont extraits les passages cités) en raison de la pression
exercée sur lui par les politiques de l’époque. Seule sa femme parviendra à
sauver quelques extraits.
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